Slumdog millionnaire vs Bollywood ?

10.03.2009

Pour ceux qui n'ont pas encore vu le film, allez- y d'abord. Mes commentaires vous seront plus parlants.

Lorsque j'ai lu le roman de Vikas Swarup: " Les fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire", (titre original: Q & A), j'avais été subjuguée par l'idée de cet auteur : grâce à un seul fil conducteur qu'est le jeu télévisé, il avait réussi à nous raconter dix nouvelles avec le même personnage principal.
C'était tout simplement génial. Danny Boyle a du penser la même chose pour s'en être inspiré!!!

Le style de Vikas Swarup est léger voire comique quelquefois alors que les situations décrites y sont dramatiques et d'un réalisme cru. Malgré tout et ce qui est admirable, c'est qu' il a réussi ce tour de force de ne jamais tomber dans le pathétisme. J'y ai reconnu des scènes, j'ai revécu des moments et des émotions que j'avais ressentis en Inde. C'était fort.

Son livre est un roman d'aventures rocambolesques et romantiques tout à fait plaisant à lire.

Quand j'ai appris qu'on l'avait adapté et que c'était un Britannique qui avait réalisé le film, j'étais plutôt sceptique quant à la fidélité du style et du réalisme du livre.

C'est donc avec un regard critique que j'ai accepté l'invitation de mon amie pour aller voir le film, avec la lourde responsabilité de le commenter sur la vraisemblance des situations.

Dès la première minute, mon esprit critique s'est volatilisé, laissant place au même sentiment d'admiration, j'étais captivée. J'en ai même oublié de commenter correctement les scènes. De toute manière, les actions s'enchaînaient si rapidement, les unes plus invraisemblables que les autres que l'on avait même pas le temps de revenir sur la scène précédente, ni de réagir ou d'en être choquées : deux heures d'aventures fabuleuses!!!!

Je félicite Danny Boyle qui a su respecter l'âme du roman, même si les personnages ne portent pas le même nom et que les aventures sont différentes. La "substantifique moelle" y est. Ce message que l'auteur a voulu transmettre : l'espoir et l'amour peuvent triompher .

Un grand bravo à notre " music director" , compositeur tamoul : A.R. Rahman qui, avec son ingéniosité légendaire, en a fait un chef d'oeuvre artistique sans tomber dans le Bollywood. Car ceux qui s'attendaient à voir une histoire à l'eau de rose où tout le monde, il est beau, tout le monde, il est riche, tout le monde danse et chante tous les quarts d'heure ont sans doute été dépités durant le film.
Mais, au générique final, Danny Boyle et A.R Rahman leur ont offert une chorégraphie digne de Bollywood, sur une chanson si entraînante que toute l'audience n'a pas quitté son siège comme pour goûter à ce moment de gaieté après la tempête des émotions.

Ce film mérite tous les prix qui lui ont été attribués. Jai Ho! (victoire)

Voir la version Pussy cat Dolls et A.R Rahman de Jai Ho : link