Nombreuses sont les personnes d'origine indienne
vivant à l'étranger qui désirent retrouver leur famille
perdue de vue depuis des générations.
En Occident, construire son arbre généalogique,
c'est reconstruire son identité , connaître ses origines
et donc se connaître soi-même.
Si l'entreprise semble ardue en Europe,
elle paraît quasiment impossible en Inde.
Pourquoi?
Que nous faut-il en Occident pour commencer son arbre généalogique et remonter très loin dans le
temps?
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son nom de famille
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des actes de naissances et de mariages
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des registres d'état civil
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des archives
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des mairies
En Inde, rien de tout cela n'existait il y a encore deux siècles.
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Aujourd'hui encore, les noms de famille n'existent pas en Inde du Sud
Prenons l'exemple de Subramaniam.
Son père se nomme Kandasamy.
Dans tous les papiers officiels en Inde, notre homme va décliner son identité par : K. Subramaniam
Subramaniam a un fils : Arun.
Ce dernier se nomme : S. Arun, c'est à dire qu'il prend l'initiale du "prénom" de son père. Sa femme sera Mrs Arun Dévi : elle prend le "prénom" de son époux ; leurs enfants porteront
l'initiale A.
Avant la colonisation, l'initiale n'existait même pas. Donc pas de nom de famille jusqu'à nos jours. Que doit -on rechercher alors? Des actes de naissances et de mariages?
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Il n'y avait pas non plus d'actes à proprement parler car pas de mairie, ni de centralisation des archives
Avant l'arrivée des colons britanniques et français, l'état civil était géré par l'administrateur du village qui recensait les naissances et les décès uniquement.
On était administrateur de père en fils et les documents restaient dans la même famille. Mais il n'était pas obligatoire de déclarer la naissance d'un enfant, le décès était lui consigné par
ses propres soins comme un constat et non un acte déclaré par la famille.
De plus, les naissances étaient présentées sous la forme de :
Un enfant de sexe masculin est né de Subramaniam et Dévi, son épouse, résidant au 10, chemin du Koil, Oupalam le 10 avril 1875 à 6h35
précises.
Bien souvent, la déclaration se faisait bien plus tard, lors de la scolarisation avec des dates erronées (pour qu'il aille à l'école plus tôt).
Par contre, pour rédiger l'horoscope de l'enfant, toutes les données étaient exactes mais selon le calendrier tamoul. Bonjour pour les conversions avec notre calendrier grégorien! (Nous sommes
en l'an 5110 selon le calendrier tamoul et on compte entre 29 à 32 jours par mois)
Le prénom de l'enfant était choisi lors d'une cérémonie avant la fin de ses douze mois ou avant ses 3 ans. Certains étaient même nommés lors de la scolarisation!!!
Les mariages étaient religieux et n'étaient pas enregistrés.
Conclusion: il vaut mieux retrouver l'horoscope de l'enfant que son acte de naissance!
Les Européens ont institué les registres d'actes d'état civil en colonisant l'Inde mais les admininstrateurs ne leur ont pas nécessairement transmis leurs archives ! De plus, les documents
étaient rédigés en tamoul ou en langue locale.
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Par contre, d'autres indications sont rajoutées au prénom de la personne: la caste ou le lieu de naissance
exemple: Subramaniam moudaliar ( caste des tisserands)
ou Kanchi Subramaniam ( de Kanchipuram, ville du Tamil Nadu)
Mais cela n'est d'aucune utilité sachant qu'il peut y avoir des milliers de Subramaniam dans la caste des moudaliar ou à Kanchipuram!
Pourquoi le système patronymique indien est-il ainsi construit?
Le nom de famille n'était pas nécessaire. Bien souvent, on se mariait entre membres de la même communauté et tout le monde avait un lien de parenté, donc appartenait à la même
famille.
Tout comme une lignée royale, chaque chef de famille porte son nom jusqu'à sa mort pour laisser place au nom de son descendant, chef de famille à son tour. Ainsi, c'est l'individu qui
compte et qui doit se faire un nom....
Bref, je souhaite bon courage à tous ceux qui comptent faire des recherches ou qui sont en cours de recherche de leur arbre généalogique indien....
Pour tous les courageux, voici un lien : link