Connaissez-vous une terre où les Dieux auraient élu domicile, un jardin d'Eden où il fait bon vivre?
Elle existe, dans le sud-ouest de l'Inde. J'ai nommé le Kerala !
On y parle le malayalam, langue dravidienne, voisine du tamoul. C'est un état s'enorgueillissant de son faible taux d'illettrisme : moins de 1% avec une population qui préserve ses traditions et ses beaux paysages. Les gens y sont simples et accueillants, conversant avec aisance en trois ou quatre langues inidennes sans oublier l'indispensable anglais.
La cuisine y est aussi luxuriante que la végétation. Des cocotiers s'alignent à perte de vue, généreusement chargés de leurs fruits. Tout est à base de coco : huile, plats, sucreries, produits de beauté, huile de massage, literies, boiseries. Mais depuis quelques décennies, les plats, pour plaire au palais occidental, sont de moins en moins cuisinés à l'huile de coco. Pour l'authenticité, préférez les petits restos en bord de route qui gardent encore la saveur des plats tarditionnels du Kérala à ceux affichant des menus : "continental cuisine".
Les jardins des épices vous ouvrent grandes leurs portes : là un cacaotier, un poivrier, un arbre à l'écorce magique, ici, des nids de fourmis, des nids d'abeille, des parfums sucrés et d'autres enivrants nous envahissent au fur et à mesure que nous avançons dans cette riche végétation.
Plus haut, les belles plantations de thé, bordant la sinuosité des routes sur des centaiens de kilomètres, offrent à nos yeux un paysage de carte postale. Seuls les barbelés nous défendent de nous y promener mais vous trouverez toujours un propriétaire qui aura la gentillesse de vous faire visiter son domaine.
Revenez sur la côte vous prélasser sur la plage, une étendue de sable blanc aux vagues bleues azur ou flânez sur le front de mer où les bateaux de pêche aux filets chinois sont accostés.
Vous êtes fatigués : profitez du savoir faire ayurvédique des masseurs locaux et refaites vous une santé avec leur forfait thérapeutique.
Pour fuir la circulation, prenez donc les kettouvalams, embarcations traditionnelles, en bois et feuilles de palmiers, véritables appartements de luxe fottants avec, si vous le voulez, une croisière de quelques jours dans les belles mangroves du centre du pays, servis par un chef , rien que pour vous. Ou encore naviguez dans les canaux à bord d'un bateau à moteur pour admirer ce vaste paysage de terre et d'eau où viennent se reposer des oiseaux rares.
L'architecture des maisons y est unique : que de belles villas ! Les boiseries, la particularité des poutrelles, des portes d'entrée, les toitures aux tuiles orangées, le bois de rose verni... d'un art inimitable.
Le palais de Padmanabha ne ressemble en rien aux palais du Rajasthan. C'est une villa aux entrées basses, entièrement en bois précieux composée de plusieurs dépendances attenantes à la demeure royale.
Le temple hindou du même nom a fait la une des journaux l'an dernier avec la découverte d'un trésor en or et pierres précieuses d'une valeur de quelques milliards d'euros! Vous ne les verrez pas, mais c'est tout de même euphorisant de penser qu'un trésor est gardé juste au-dessous de vos pieds !
Le Kérala est aussi la terre de Ganesh : là où les hommes peinent à circuler, l'éléphant les y emmène. Il ne craint ni les ronces, ni la pluie ni la ville. Chaque éléphant porte un nom : Lakshmi, Babou, Ram... Des dieux au service de l'homme . Mais gare à leur colère si on les maltraite!
Les danses classiques du Kérala sont le Katakali (littéralement, histoire dansée, danse classique qui raconte les épisodes des grandes épopées hindoues) et le Mohiniattam (qui signifie mouvements grâcieux de Mohini, déesse enchanteresse.)
Cette dernière danse s'apparente au Bharathanatyam mais la gestuelle est plus souple, le costume est souvent en soierie crème et or et les danseuses portent un chignon fleuri de jasmins sur le côté.
Le kathakali a la particularité de n'être interprété que par des hommes même si le personnage est féminin. Les danseurs maquillés au sourire figé évoluent avec leur superbe costume sur la scène, rappelant les gestes amples des lutteurs du kalaripayat.
Cet art martial sacralisé est ancestral : c'est un ballet de lutteurs qui maîtrisent leur force et leur dextérité à manier divers armes à lames, des grosses chaînes et des boucliers.
Mais je ne vous dis pas tout : allez découvrir cette région du sud de l'Inde, pleine de surprises et de beauté sensorielle !